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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 14:55
Le ministre russe de l'énergie Alexander Novak

Le ministre russe de l'énergie Alexander Novak

Sur les marchés européens, le baril de brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, valait, vers 11h GMT, 50,19 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant une progression de 46 cents par rapport à la clôture de la veille.

Même son de cloche de l’autre côté de l’Atlantique.

A 13h15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI), pour livraison en novembre, gagnait 87 cents à 47,25 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Un rebond alimenté, selon les analystes du marché, par les nouvelles faisant part d’une baisse de la production américaine de pétrole.

En effet, durant la semaine close le 9 octobre, cette dernière a baissé de 76 000 barils par jour (bj), pour atteindre 9,096 millions de b/j, son plus bas niveau depuis novembre 2014. Un élément qui alimente d’ailleurs les espoirs de rééquilibrage de l’offre et de la demande sur le marché, ceci, d’autant que les mauvais résultats enregistrés par certaines sociétés de services pétroliers, à l’image de Schlumberger qui a vu ses résultats trimestriels divisés par trois, donnent la mesure du ralentissement de l’activité dans le secteur et laisse présager un ralentissement de la production.

Mais, au-delà de ce facteur qui prédétermine les perspectives concernant les fondamentaux du marché, la perspective de voir la Russie —deuxième plus gros producteur de pétrole, hors OPEP, derrière les Etats-Unis — évoquer la possibilité de réduire sa production semble pousser les marchés vers plus d’optimisme.

Il est vrai que le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, cité par l’agence Bloomberg, a déclaré depuis le Kazakhstan jeudi que la «Russie était prête à discuter d’une fourchette de prix et de la réduction de la production quand elle rencontrera les pays producteurs de l’OPEP, la semaine prochaine».

C’est une première, un fait inédit !

Moscou semble ainsi chercher l’apaisement, une trêve dans cette guerre des prix que mène l’Arabie Saoudite depuis plus d’une année, et dans laquelle, les Russes semblent perdre quelques plumes.
Le grands Ours Blanc s’agace d’ailleurs de l’arrivée de l’Arabie Saoudite en tant que fournisseur de pétrole de la Pologne, marché traditionnellement dominé par les Russes. D’ailleurs, Igor Setchine, directeur général du géant pétrolier russe Rosneft, estime que Riyad pratique résolument le dumping.

Moscou, selon les analystes marchés cités par Reuters et Bloomberg, l’Arabie Saoudite anticipe l’arrivée de plus grandes quantités de brut irakien et iranien sur le marché en ciblant de nouveaux marchés, notamment sur chasse gardée de Rosneft. Un contexte qui a d’ailleurs du mal à s’accorder avec les professions de foi de part et d’autre sur une volonté commune d’engager un dialogue entre OPEP, et producteurs hors OPEP.

Transcender les divergences

Certes, le ministre russe de l’Energie a fait part, au début du mois d’octobre, de la disposition de Moscou à discuter avec les producteurs OPEP et hors OPEP du marché mondial. Ce à quoi le secrétaire général de l’OPEP, Abdullah Al Badr, a rétorqué que l’Organisation basée à Vienne «devrait coopérer avec des producteurs non membres de l’OPEP pour s’attaquer au problème de l’offre excédentaire de pétrole sur le marché mondial».

Une réunion est d’ailleurs prévue le 21 octobre, à Vienne, pour examiner la proposition vénézuélienne, visant à instaurer un prix plancher de 70 dollars. Cette rencontre devrait d’ailleurs réunir les membres de l’OPEP ainsi que d’autres producteurs comme l’Azerbaïdjan, le Brésil, la Colombie, le Kazakhstan, la Norvège, le Mexique, Oman et la Russie.

L’ancien ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, a déclaré à Reuters que la proposition de son pays reviendrait à réintroduire un ancien mécanisme consistant à baisser progressivement la production pour contrôler les cours, avec un «premier plancher» à 70 dollars le baril et un objectif ultérieur de 100 dollars.

Cependant, bien que cette proposition soit ambitieuse, elle devra passer l’épreuve du terrain et transcender les intérêts contradictoires des différents protagonistes. Pierre Terzian, directeur de Petrostratégies, nous confiait mardi que «tous les pays membres de l’OPEP savent pertinemment, en raison de leur expérience historique, qu’il n’y a pas grand-chose à attendre de la part des pays non OPEP».

Et d’ajouter : «Les réductions de production que certains non OPEP ont appliquées, par le passé, n’ont pas dépassé les quelques centaines de milliers de b/j, et ont, au final, été du fait du Mexique.

Reste à savoir si l’ennemi commun — les schistes américains — permettra de transcender les divergences. 

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