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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 13:00
Rachid Nekkaz

Rachid Nekkaz

Rachid Nekkaz, homme d’affaires, activiste et homme politique algérien, ne laisse pas indifférent. Après un intermède dans la scène politique française émaillé de polémiques et de controverses. Né en France, il demande la déchéance de sa nationalité française. Ce qui fut fait en août 2013. Il s’investit dans la politique algérienne avec une tentative de candidature à la précédente présidentielle. Dans cet entretien, il revient sur son parcours sur les deux rives de la Méditerranée. Première partie.

Le Matindz : Avec l’affaire d’El Khabar, pensez-vous que la liberté de la presse soit menacée en Algérie ?

Rachid Nekkaz : La liberté de la presse est menacée financièrement mais pas politiquement, une stratégie qui consiste à briser les reins de tout organe de presse qui ne serait pas neutre par rapport à la politique gouvernementale. Pour cela, il utilise l’ANEP comme outil de pression, et El Khabar a vu ses recettes publicitaires coupées parce qu’il n’avait pas soutenu la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat.

Tout est fait pour que la presse ne fonctionne plus librement, donc ce sont des actions politiques et non financières ?

Vous savez, en Algérie, tout est fait d’une manière subtil. Le régime algérien entretient une façade démocratique, mais a une réalité autoritaire. Rien n’est direct, ce n’est plus à la soviétique, mais ça reste autoritaire.

Vous avez déclaré vouloir racheter El Khabar alors que vous vous êtes refusé jusque-là, d’investir en Algérie

Mais là c’est différent, investir dans le rachat d’El Khabar, fait partie de ma stratégie de préparation des législatives et des présidentiels, je ne fais pas ça pour faire plaisir à El Khabar, mais je veux seulement dire à ce gouvernement qu’il ne peut pas faire n’importe quoi avec n’importe qui, et surtout pas par les pressions financières pour ne pas laisser les gens travailler. Je ne veux pas également que des organes de presses comme Ennahar dans les moments délicats des législatives et des présidentielles se mettent à me calomnier. Je soutiens donc en ce sens, Monsieur Rebrab dans sa démarche, ça devrait apporter un équilibre sur la scène médiatique algérienne.

On vous a vu très en colère lors de la visite de Chakib Khelil à la zaouïa de Ain M’rane. Avez-vous réussi à saboter son déplacement ? Pourquoi selon vous Chakib Khelil continue sa tournée des zaouïas ?

J’ai déjà dit que la place de ce monsieur est dans les tribunaux algériens, et qu’il ne fallait pas qu’il utilise les lieux de cultes à des fins politiques. J’ai rebroussé chemin depuis l’aéroport d’Oran, suite à l’appel du cheikh de la zaouïa de ma ville, un copain de mon défunt père, qui me demandait d’être là dans l’heure qui suit. Il y avait 400 policiers et gendarmes qui me connaissent, et qui ne m’ont pas empêché à accéder à la zaouïa. Il était hors de question que ce monsieur vienne m’humilier dans la ville de mes ancêtres.

Des proches de Bouteflika, tel que Bouchouareb, ou l’épouse de Chakib Khelil sont cités dans l’affaire des Panama papers. Sommes-nous condamnés en Algérie à être gouverné par des voleurs ?

On n’est pas condamné. On a la chance d’avoir des organes internationaux qui font de telles révélations, relayés sur tous les réseaux sociaux. Ça nous fait prendre conscience de l’énormité du vol qu’il y a en Algérie. Ce n’est pas tant le fait que des hommes d’affaires cachent leur argent dans des paradis fiscaux qui dérange, mais que des personnes tel que Bouchouareb le fassent en tant que ministre d’un pays dans l’exercice de ses fonctions. La seule attitude à prendre dans ce cas c’est la démission, comme cela était fait par le Premier ministre islandais ou le ministre de l’Industrie espagnol. Le sentiment d’impunité qui règne en Algérie encourage finalement ce genre de crimes.

Pourquoi le peuple algérien ne réagit pas à de telles révélations, Un sentiment d’impuissance ?

Le problème du peuple algérien est qu’il ne paie pas d’impôts. Il a donc le sentiment qu’on ne vole pas dans ses poches, que l’argent du pétrole et du gaz, au final, ce n’est pas du vol. C’est pour ça que l’opinion publique ne réagit pas, car ce n’est pas l’argent de ses impôts qui a été volé, voilà la différence avec les sociétés occidentales, où lorsqu’un ministre est accusé de corruption, il y a tout de suite derrière une réaction populaire.

Abdeslam Bouchouareb aurait demandé à vous voir, à discuter. Pourquoi ?

Vous savez, j’ai beaucoup de défauts mais pas celui de raconter des histoires! J’attends quelques jours pour faire une déclaration officielle, en gros ça s’est fait par nos avocats respectifs. Donc oui, il m’a été demandé de surseoir ce rassemblement devant chez lui, afin d’avoir plus de précisions. Croyez-moi ce ne sont pas des allégations, contrairement à ce qu’affirme Ennahar.

Le gouvernement ne négocie pas avec le MAK alors que c’est un mouvement politique pacifique. Pensez-vous réellement comme le répète le pouvoir que le MAK menace l’unité du pays ?

Vous savez, huit wilayas seulement apportent la richesse en Algérie, et ce n’est pas les wilayas de la Kabylie! Si on donne l’autonomie à 2, 3 ou 4 wilayas, on serait obligé, dans un souci d’équité, à donner l’autonomie à ces huit wilayas qui produisent 98% des richesses du pays, ce qui serait catastrophique pour les autres régions! Pour répondre à votre question, je suis pour une Algérie fédéral mais il faudrait attendre qu’il n’y ait plus une goutte de pétrole, et de mettre en place une vrai politique économique dans toutes les régions. Oui à une Algérie fédéral, oui à l’autonomie des régions, mais le jour où il ne restera ni pétrole, ni gaz! Sinon, dans l’état actuel des choses c’est un suicide!

Le Docteur Fekhar est en prison depuis 10 mois, avec 22 autres codétenues. Est-ce que la répression est la seule réponse que propose le pouvoir face à des revendications identitaires?

Pourquoi vous dites identitaires? Ce sont des revendications politiques. Je suis le premier à dire qu’il faut libérer tous les prisonniers politiques en Algérie, mais je reproche à Fekhar d’essayer d’internationaliser la question du M’zab, ce que je refuse! J’accepte qu’il dise que les M’zab sont victimes de discriminations, mais de dire qu’il y’a un génocide de son peuple, ça je ne peux pas l’admettre et je ne l’accepte pas.

Vous ne pouvez pas nier que les violences survenues dans le M’zab ont un caractère ethnique ?

C’est un problème politique, ce sont des gens qui ont joué avec le feu, en essayant de développer la haine des uns envers les autres. Vous n’avez pas remarqué que tout d’un coup, ça s’est arrêté? Parce que tout d’un coup il n’y a plus d’enjeu. Vous savez que les arabes et le Mozabites ont vécu ensemble pendant 1000 ans en paix. Je vous dis que c’est une instrumentalisation de la haine des uns envers les autres, ce qui est pour moi inacceptable. Je refuse qu’on dise qu’il y a un problème ethnique en Algérie, dans ce cas on n’est pas sorti de l’auberge. L’Algérie est plurielle, il faut reconnaître sa diversité, officialiser tamazight et ne pas jouer avec le feu des différences cultuelles.

Rachid Nekkaz : "Je n’arrêterai jamais de payer les amendes du niqab" (II)

Le Matindz : On aborde la seconde partie de l’entrevue, celle qui concerne votre parcours. Votre enfance à la cité en France, a-t-elle été difficile avec vos 7 frères et sœurs? Vos parents ne l’ont pas eu facile?

Rachid Nekkaz : Mes parents sont formidables, mais comme beaucoup d’Algériens, ils ne sont jamais allés à l’école. Ils nous ont inculqué des valeurs, de travail, de rigueur et de solidarité. Ils m’ont enseigné aussi la patience, ce qui me sert en tant qu’homme politique, j’ai surtout eu la chance d’avoir 7 frères et sœurs tous bacheliers, qui m’ont aidé et orienté car je suis l’avant dernier de la famille. C’est pour cela que j’ai eu la chance de faire mes études de philosophie et d’histoire à la Sorbonne. Donc j’ai eu une très belle enfance, pas grand-chose dans les proches mais une enfance très heureuse.

Après vos études, votre start-up, les affaires dans l’immobilier, il y a eu vos engagements politiques. Une histoire en particulier, le vol de votre ordinateur contenant les 500 promesses de parrainages de maires, pour les présidentielles de 2007 en France, avait fait beaucoup de bruit!

Je vais vous l’expliquer, rien n'avait disparu! Ils ont volé un ordinateur de mon bureau de campagne où il y avait un listing de 208 premiers maires qui m’apportaient leurs soutiens pour les présidentielles. C’était 9 mois avant le premier tour des élections présidentielles.

C’est quand même curieux! Il y a une similitude avec la disparition des 60000 parrainages pour les présidentielles algériennes de 2014!

Pourquoi vous dites similitude alors que ça n’a rien avoir! Là vous avez un cambriolage dans mon QG de campagne qui a lieu 9 mois avant le premier tour, c’était en juin 2006. Cette affaire a été malheureusement classée sans suite. Elle n’a jamais été élucidée. Il y avait des caméras face à mon appartement, et j'avais demandé au procureur de les réquisitionner, chose qu'il avait refusé de faire. Cela aurait sans doute aider à comprendre ce qui s'était réellement passé.

S’ensuivent quelques échecs politiques; votre tentative de vous présenter aux primaires du PS en 2011, les législatives de Villeneuve-sur-Lot de 2013, le refus du CCIF (collectif contre l'islamophobie) et de l’ACLEFEU (L'Association collectif liberté égalité fraternité) de s’associer à vous… Vous êtes le mal aimé en France!

On va aller dans l’ordre. Alors pour 2011, aucun élu socialiste n’a voulu m’accorder son parrainage pour les primaires alors qu’il m’en fallait 100 ! Pour Villeneuve-sur- Lot, j’avais fait uniquement une candidature symbolique, c’est-à-dire que je n’avais pas déposé de bulletins de vote. C’était juste une candidature symbolique contre la corruption, car monsieur Jérôme Cahuzac, un ministre qui a été obligé de démissionner pour fraude fiscale s’y présentait.

Concernant les associations contre l’islamophobie que vous avez cité, je dis juste qu’elles sont indépendantes, et que chaque association fait ce qu’elle veut. Je n’ai pas besoin d’être aimé. D’ailleurs une de ces associations (CCIF) m’a demandé des subventions que j’ai refusé d’octroyer. C’est pour ça qu’elle m’a rejeté. Vous pensez que je suis là pour faire plaisir à qui que ce soit, mais tout le monde me déteste en France, lorsque je paie les contraventions sur le Niqab par exemple. Mais ça m’indiffère totalement.

Vous voilà algérien, vous vous faites connaître par la perte de vos parrainages au sein du Conseil constitutionnel, à travers vos longues marches, vos actions contre Total, et contre l’exploitation du gaz de schistes, qui ont créé le buzz. C’est ça votre manière de faire de la politique, créer le buzz ?

Je suis né dans une cité,et pour nous le Bla-Bla ça ne veut rien dire. Je suis un homme de terrain. Ma stratégie politique depuis que j’étais jeune, c'est l'action. Je ne vais pas rester dans mon hôtel et regarder. Pour le gaz de schiste, j’ai fait une marche de 1255 km jusqu’à In Salah. Le 18 avril 2015, lorsque je suis arrivé, il y avait 20000 personnes pour m'accueillir . J’ai passé au travers des pressions, des arrestations et des forces de l’ordre. Ma stratégie c’est de faire du terrain, pas comme d’autres politiciens qui se contentent des beaux hôtels d’Alger et des belles déclarations à la presse. Je mets seulement l’info sur Facebook, pour ceux qui veulent la prendre.

Vous n’agissez pas assez pour que votre parti voit le jour. On ne connaît pas plus votre projet, ni votre appartenance politique (droite, gauche, laïc, religieux)

Vous savez, un pays où la poubelle et les ordures se trouve partout, où il n'y a pas de justice, où les gens sont obligés de quémander pour se soigner, on s'en fout de savoir si je suis un homme de droite, de gauche, ou laïc. En Algérie, c'est la manière de bâtir un Etat de droit, de garantir un environnement propre et une santé accessible à tous qui est important à savoir. On en est pas à philosopher sur mes appartenances politiques. C'est une question très éloignée des préoccupations du peuple algérien.

Mais lorsqu’on construit, on doit le faire suivant un projet, avec des orientations claires ?

Mon projet est de construire un Etat de droit.

Un droit religieux, où un droit basé sur le principe de la laïcité ?

Je ne suis ni religieux ni laïc. Par contre, j’ai toujours dis que l’état doit être neutre face aux questions religieuses et culturelles. Je ne suis pas pour l’application de la charia, mais pour le respect des valeurs islamiques en Algérie. C’est-à-dire, vous pouvez manger pendant la période du jeûne, mais sans l'afficher publiquement.

Vous savez qu’on Algérie, une loi pénalise les non jeûneurs ?

Je l’enlève…

Vous enlevez la loi, mais vous demandez aux gens de ne pas manger publiquement, comment ça ?

On va faire une vaste campagne de sensibilisation, et inviter les gens à respecter les religions des autres, voilà. Dans l’esprit du vivre ensemble que je prône, je vais déployer une communication pour inviter les non musulmans à respecter la sensibilité des jeûneurs qui sont majoritaires. Comme on devra respecter aussi les autres religions chez nous.

Les constitutions des pays démocratiques assurent la neutralité de l’Etat face aux questions religieuses. Iriez-vous jusqu’à l’abrogation de l’amendement constitutionnel qui stipule que la religion islamique est la religion de l'Etat?

Je vais dire que l’islam est la religion de la majorité du peuple algérien. Non, je ne l’enlèverai pas. Est-ce que c’est clair? Et j’ajouterai que l’Etat sera neutre sur le plan religieux.

Vous êtes président algérien, un étranger vient entraver les lois du pays, et souhaite organiser une manifestation qui va à l’encontre des mœurs du pays (une Gay- Pride par exemple), de quelle manière vous allez réagir ?

Déjà je ne vais pas l’autoriser à organiser quoi que ce soit, parce qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans un pays étranger. Avez vous le droit de faire n’importe quoi lors que vous êtes dans un pays étranger? Bien-sûr que non. Je pourrez par contre, autoriser des conférences sur l’histoire de l’Algérie, l’influence des autres religions…etc. Il y a pleins de choses à faire qui ne touchent pas aux mœurs des Algériens.

Pourtant vous entravez les lois d’un pays étranger, en payant les amendes sur le Niqab, qui est à l’encontre des mœurs des Français ?

C'est normal. En France on ne peut plus faire ce que l'on veut. Par exemple un étranger, ou même un français n’a pas le droit de s’habiller avec le Niqab. On lui donne une amende pour ça. Alors, je la prends et je la paye. c'est aussi simple que cela.

Vous êtes un étranger et cette loi est française, faite par des français, et pour les français. Vous vous contredisez Monsieur Nekkaz, en refusant alors aux étrangers d'agir à l'encontre des lois en Algérie

Cette loi est faite pour tous ceux qui vivent en France, pas seulement pour les français. Je ne fais que défendre le principe des libertés fondamentales. Je respecte la loi car je ne porte pas le Niqab. La loi dit que vous n’avez pas le droit de porter le Niqab mais le devoir de payer l’amende, alors je les paye.

Et si la loi changeait, que les amendes deviennent progressives, ou que le port du Niqab devient criminel, vous feriez quoi dans ce cas ?

C’est ce qui va se passer bientôt à partir du 1er juillet en suisse et en Belgique, la première amende sera de 100 euros, la seconde de 1000, et la troisième 10000 euros. Eh bien, je vais la payer, sans aucun problème.

Pourquoi vous ne mettez pas votre énergie, votre effort et votre argent dans la déradicalisation des jeunes de banlieues en France ?

Chacun son combat. Moi le mien c’est les libertés fondamentales, ce n’est pas la sociologie de ceux qui vont aller faire le djihad en Syrie.

Il n'y a que les combats pour les musulmans qui vous intéressent alors ?

Ce n’est pas vrai, j’ai aidé une famille française et libéré des mains des terroristes au Nigéria, j’ai aidé à la libération de 7 Tibétains en Chine, j’ai acheté un terrain aux Roms, lors de la polémique avec Cahuzac. Vous savez, je n’ai pas de double langage, je suis cohérent dans ce que je fais.

Vous dites que vous êtes pourtant contre le Niqab, mais vous essayez de casser la seule loi qui permet de le neutraliser, vous n’êtes pas cohérent, vous êtes une contradiction pour paraphraser Bernard Kouchner?

Je suis contre le Niqab deux milliards de fois, et je ne suis pas une contradiction, Bernard Kouchner ne savait pas quoi me répondre lorsqu'on avait débattu de la question sur Canal+. Je n’accepte pas qu’un Etat utilise sa force pour affaiblir les faibles. Et je l’ai dit à tous les parlementaires français, qu’ils allaient me trouver face à eux pendant 20 ans. Je n’accepte pas qu’on utilise la peur de l’islam à des fins électoralistes.

Le Niqab traduit, pourtant avec évidence, la tendance d’une société à la radicalisation.

À un moment donné il faut voir les choses d’une manière équilibrée. Il n'y a que 600 femmes avec le Niqab sur 66 millions de personnes, il ne faut pas exagérer. Le chiffre est ridicule.

Dans ce cas, on commencera à légiférer à partir de quel nombre, selon vous? Quel est le nombre qui vous inquiétera ?

Ce n’est pas mon rôle. Vous posez la question à une personne qui défend les libertés, comment voulez-vous que je définisse un nombre pour savoir quand est ce que l’on doit légiférer. J’ai dit aux politiciens français que s’ils continuaient à instrumentaliser la question religieuse, ils allaient me trouver sur leur chemin.

Mais c’est ce que vous faites aussi, vous gagnez l’estime des Algériens en utilisant cette question du niqab. Vous devez arrêter de le faire en votre qualité d’homme politique algérien, non ?

Je n’arrêterai jamais! Vous n’avez pas remarqué ? Je suis le seul citoyen du monde à défendre la liberté de ces femmes à porter le Niqab. Ni l’Arabie Saoudite, ni le Qatar, ni l’Afghanistan, ni le Pakistan. Personne ne se soucie d’elles. Je suis le seul, comment vous expliquez cela ? C’est leurs choix quand même!

Peut-être que vous vous prenez pour un justicier qui fait des bonnes actions, mais les autres ne les voient pas comme telles. On ne peut parler de choix lors qu’on dit que le hijab est une ordonnance divine! Votre action enfonce toutes les femmes qui se battent pour se débarrasser du voile à travers le monde.

Vous mélangez les sphères géographiques. En Europe, les femmes sont libres de le porter ou pas. Je n’imposerai jamais à personne le port du voile, mais je défendrai celles qui ont choisi de le porter.

Est-ce que les modèles d’intégration francophone sont un échec, comparés aux modèles anglo-saxons ?

Évidemment. Le modèle d’intégration franco-belge est un échec total et cuisant. Alors que le modèle anglo-saxon, même s’il communautarise quelque part, est largement une réussite. Et d’ailleurs si vous observez, les deux pays où il y a eu des attentats, ce sont les pays où la loi sur le Niqab a été votée. Ça devrait faire réfléchir certains.

Les attentats de Londres en 2005 étaient un accident ? Ils ont été pourtant commis par des jeunes terroristes islamistes britanniques, alors qu’aucune loi sur le Niqab n’était en vigueur. Le terrorisme frappe là où il peut Monsieur Nekkaz !

Ce n’est pas la même chose, les mêmes causes engendrent les mêmes effets, en Belgique et en France. Pour moi c’est le résultat d’un échec d’un modèle d’intégration républicain Français. La loi sur le Niqab est une justification morale pour ceux qui ont perpétré les attentats de Paris et de Bruxelles. Ces gens-là profitent du climat délétère qui règne dans ces deux pays. Et s’il n’y avait pas ces lois, et les actes islamophobes, je vous jure qu’il n’y aurait pas eu des attentats en France! Les gouvernements dans ces pays ont donnés des arguments politiques, à ces gens là, pour justifier les actes barbares de ce genre.

Entretien réalisé par Hebib Khalil

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